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La FNP dénonce un décrochage des prix du porc par rapport aux voisins européens

Depuis janvier 2025, les prix payés aux éleveurs ont augmenté de 30 centimes d’euro par kilogramme en Espagne et en Allemagne, tandis que le Danemark enregistre une hausse plus récente de 25 centimes.

Alors que les prix payés aux éleveurs ont augmenté de manière significative dans plusieurs pays européens, la France accuse un retard qui préoccupe la Fédération nationale porcine. Une situation « injustifiée et intolérable », selon le syndicat.

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Depuis janvier 2025, les marchés porcins européens connaissent une dynamique haussière significative. D’après les données de l’Institut français du porc citées par la Fédération nationale porcine (FNP) dans un communiqué daté du 14 mai 2025, les prix payés aux éleveurs ont augmenté de 30 centimes d’euro par kilogramme en Espagne et en Allemagne, tandis que le Danemark enregistre une hausse plus récente de 25 centimes.

La France fait figure d’exception, avec une augmentation limitée à seulement 10 centimes d’euro par kilogramme sur la même période. Cette situation crée un décalage de prix allant de 10 à plus de 30 centimes par kilogramme au détriment des producteurs français, regrette l’association spécialisée de la FNSEA.

« L’Espagne a un système très intégré, gérée en vertical, payant bien à l’amont moins à l’aval, ou inversement, explique à La France Agricole le directeur de la FNP, Eric Thébault. Ils ont également des coûts de production moins chers que les nôtres. Leur politique est plus offensive. » En Allemagne, la reprise de la consommation entraîne mécaniquement une hausse des prix : « C’est logique », observe-t-il.

Le cas du Danemark, en revanche, est plus singulier : « Les prix y étaient très bas depuis longtemps, et les éleveurs ont particulièrement souffert ces six derniers mois. Il fallait donc réagir en revalorisant les prix, d’autant que la demande repart également à l’échelle européenne. »

Demande tonique

Dans ce contexte globalement dynamique, la FNP s’étonne de la stagnation des prix en France, qui contraste avec la vigueur de la demande, tant sur le marché intérieur qu’au niveau européen. « Les prix sont longtemps restés très stables, toujours dans la moyenne, rappelle Eric Thébault. Le Danemark nous rattrape, peut-être passera-t-il devant nous, nous laissant en queue de peloton. Alors que les facteurs sur le marché sont les mêmes : la demande repart et nous entrons dans une période plus favorable à la consommation de viande porcine. »

Face à cette situation, la FNP interpelle directement les acheteurs, leur demandant de « traduire cette demande en revalorisant le prix du porc français ». Selon le syndicat, cette revalorisation constitue une « condition pour pérenniser le maillon de l'élevage et attirer de nouveaux éleveurs » dans un secteur qui peine à assurer son renouvellement.

« Il faut un geste au niveau du Marché du porc français (MPF), que ça bouge la semaine prochaine. Normalement, les fondamentaux du marché font que ça devrait bouger. » Hier, jeudi 15 mai 2025, la tendance était stable à Plérin.

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